C’est ce qu’on appelle de l’humour de rue. Ce week-end, à Craponne et Francheville, les automobilistes ont découvert des panneaux « stop » un peu particuliers : sous le mot officiel, un tagueur a ajouté « immigration ». Résultat : un slogan tout prêt, parfaitement lisible à chaque carrefour : « Stop immigration ».
Évidemment, les autorités parlent de « dégradations » et ont promis d’effacer rapidement ces graffitis. Les gendarmes, eux, se lancent déjà dans l’enquête : retrouver le coupable qui ose s’attaquer à… des panneaux de signalisation.
On imagine déjà les réunions sérieuses dans les mairies concernées : commissions de sécurité, plaintes déposées, interventions de la Métropole. Toute une machine administrative pour faire disparaître trois coups de bombe aérosol qui, en réalité, traduisent ce que beaucoup pensent tout bas.
Car il faut le reconnaître : le message, lapidaire, frappe juste. Pas besoin d’un long discours, ni d’un tract distribué sous la pluie : un simple « stop » accompagné de « immigration », et tout est dit. C’est clair, concis, et ça ne coûte pas un centime de subvention.
Dans quelques jours, les panneaux seront nettoyés, les élus pourront souffler, et les habitants retourneront à leur quotidien. Mais l’image restera : dans l’Ouest lyonnais, ce week-end, ce sont les panneaux de signalisation eux-mêmes qui ont semblé rappeler à nos dirigeants ce que des millions de Français répètent depuis des années.
Comme quoi, parfois, le bon sens tient en deux mots et en un peu de peinture.