La scène est devenue tristement banale : portes d’églises fracturées, statues décapitées, tabernacles profanés. L’été 2025 ne déroge pas à la règle. À la veille de l’Assomption, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a adressé aux préfets un télégramme exigeant une vigilance renforcée autour des églises. La raison ? Une hausse de 13 % des actes antichrétiens depuis janvier. Et, dans l’ombre, les appels explicites des islamistes à frapper les chrétiens d’Europe.
Entre janvier et juin, 401 actes antichrétiens ont été recensés par les services de renseignement contre 354 l’an dernier sur la même période. Incendies, vols, profanations, agressions… Et encore, ces chiffres ne reflètent probablement pas la réalité : beaucoup de victimes renoncent à porter plainte, sachant qu’une dégradation d’église n’émeut guère les chancelleries ni les grands médias.
En 2024, on avait pourtant cru à un léger répit : 770 actes contre 854 en 2023. Mais ce recul apparent cachait déjà une montée inquiétante des incendies volontaires. Rappelons qu’en 2021, les actes antichrétiens représentaient plus de la moitié des atteintes antireligieuses. Et que la France, avec ses 46.000 lieux de culte chrétiens, voit désormais leurs portes ouvertes au vandalisme quotidien.
La Commission nationale consultative des droits de l’homme explique benoîtement que ces attaques relèveraient souvent du “pur vandalisme” ou de “motivations anarchistes”. Mais l’angle mort est énorme : quid des motivations islamistes ? Comme si l’idéologie djihadiste, pourtant obsédée par l’éradication des “croisés”, n’avait rien à voir dans l’affaire.
Car les faits sont là. Les catholiques demeurent une cible privilégiée des fous d’Allah. L’attentat manqué de Notre-Dame en mars dernier, projeté par un Égyptien se réclamant de Daech, n’est que le dernier épisode d’une longue série : Saint-Étienne-du-Rouvray en 2016, la basilique de Nice en 2020, les projets avortés de Villejuif en 2015… Et l’on pourrait y ajouter les menaces répétées contre les marchés de Noël, symboles d’un héritage chrétien assumé.
Hors de nos frontières, la situation est pire encore : massacres au Nigeria, au Mozambique, en RDC, attentat contre une église orthodoxe en Syrie en juin, attaque d’une église catholique à Istanbul l’an dernier. Autant d’événements exploités par la propagande de Daech qui appelle désormais, noir sur blanc, à tuer des chrétiens en Europe.
On nous répète que “les catholiques ne sont pas persécutés en France”. Les chiffres disent autre chose. Et les réalités du terrain aussi : policiers postés devant les églises, processions surveillées comme des zones de guerre, fidèles habitués à prier sous l’œil de caméras de sécurité.
À l’heure où l’Occident se berce d’illusions sur le “vivre-ensemble”, l’hostilité envers les chrétiens, elle, ne recule pas. Le nier, c’est préparer les conditions du prochain drame.