Drogue : la République en poudre

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C’est un rapport qui ne devrait pas simplement faire du bruit, mais déclencher l’état d’urgence. L’Office antistupéfiants (Ofast) tire la sonnette d’alarme : le trafic de drogue est devenu la plus grande économie criminelle de France. Avec ses 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, ses kalachnikovs, ses exécutions sommaires et ses réseaux tentaculaires gérés depuis des cellules de prison équipées en Wi-Fi, la narco-république avance. Et la République recule.

Car c’est bien d’une menace existentielle qu’il s’agit. Les mots sont du très institutionnel ministère de l’Intérieur. Une guerre de territoires à ciel ouvert, une armée de jeunes recrutés pour “jambiser” ou “rafaler” à 2000 euros la punition, des mafias qui infiltrent jusqu’au moindre bourg – voilà où nous en sommes. 173 villes touchées en 2024. Pas par des idées, pas par la pauvreté, mais par le business de la mort.

Et tout cela, pourquoi ? Parce que la France, officiellement en croisade contre les “marchands de sommeil” et les “passoires énergétiques”, laisse proliférer les cités du crack et les business plans des narcos. Parce que l’incarcération, aujourd’hui, c’est une pause, un sas, une antenne logistique : on y introduit de la drogue, des téléphones, des couteaux, des comptes en banque, et même des routeurs internet. La start-up nation appliquée à la prison.

Il faut dire que le client est roi. 1,1 million de Français sniffent de la coke. Et comme tout bon marché, l’offre s’adapte à la demande. Milieux festifs, milieux professionnels, “afterworks” et autres séminaires d’entreprise : la France se drogue, et ceux qui la tuent en profitent.

Mais que fait l’État ? Il édite un rapport. Il y appose des mots forts. Il “alerte”, il “constate”, il “note”. Pendant ce temps, les fusils mitrailleurs claquent à Marseille, les “rafalages” rythment la vie d’immeubles entiers, et la DZ Mafia tisse sa toile comme un cartel sud-américain. On en est à espérer qu’un préfet zélé surgisse, comme un Alexandre Brugère chez les islamistes, pour faire ne serait-ce qu’un peu le ménage dans les cités.

On a désarmé la police, abandonné les frontières, relativisé l’ordre, décrédibilisé l’école, méprisé l’armée, et glorifié le “vivre-ensemble” sous acide. Résultat : la France est aujourd’hui une place de marché géante, avec des points de deal à chaque coin de rue, des règlements de comptes en plein jour, et un État qui ramasse les cadavres.

La guerre est là. Et ce ne sont pas des rapports de police ou des hashtags ministériels qui la gagneront. Tant qu’on n’aura pas choisi entre les narcos et la Nation, entre la République et la poudre, les morts continueront à s’accumuler. Et le pays à sombrer.

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