C’est un aveu d’impuissance qui en dit long sur l’état réel de notre souveraineté : Madame le préfet du Rhône elle-même déclare publiquement que les Algériens en situation irrégulière ne peuvent plus être expulsés. Non pas faute de volonté locale, mais parce qu’Alger refuse systématiquement de reprendre ses ressortissants. Même lorsqu’ils ont un passeport. Même quand une escorte est prête à les remettre à la frontière. L’Algérie ferme la porte. La France baisse les yeux.
Le plus inquiétant, c’est que ce scandale ne choque plus personne. Le préfet, garant de l’ordre républicain, reconnaît que ces individus, souvent impliqués dans des faits de délinquance violente, se savent intouchables. Résultat : un « sentiment d’impunité » s’installe. Et ce n’est pas un sentiment – c’est une réalité. Car à quoi bon arrêter, condamner, incarcérer, si l’on remet ces personnes dans la rue dès leur libération ? À quoi bon parler d’État de droit, si l’on n’a plus les moyens de le faire respecter ?
60 % des délinquants interpellés à Lyon sont étrangers. Et parmi eux, la majorité sont Algériens. Cette statistique ne relève ni du fantasme ni du racisme – c’est Madame le préfet elle-même qui l’affirme. Il faut du courage pour le dire aujourd’hui, mais cela ne suffit pas. Ce qu’il faut désormais, c’est une réponse politique ferme.
Car pendant que l’Algérie piétine tous les accords diplomatiques, c’est la France qui paie la facture, en insécurité, en tensions sociales, en services publics saturés. Les centres de rétention débordent, les juges maintiennent les retenus 90 jours – le maximum légal –, et après ? On les relâche, car aucun avion ne peut décoller. Tout le monde le sait. Tout le monde s’habitue.
On parle beaucoup de souveraineté ces jours-ci. Mais qu’est-ce qu’un État qui ne peut même pas renvoyer chez eux des étrangers délinquants, condamnés, irréguliers ? Certainement pas une puissance. Peut-être même plus tout à fait un État.
Il est temps de réviser de fond en comble notre politique migratoire et diplomatique. De cesser de courber l’échine devant des régimes qui se moquent de nous. Et de rappeler à l’Algérie que l’indépendance, ce n’est pas l’ingratitude arrogante. C’est aussi la responsabilité. Faute de quoi, il faudra en tirer les conséquences. Et cesser enfin d’accepter, en silence, l’inacceptable.