Qui aura des enfants demain ? La grande fracture démographique a commencé

Salle de naissances de l'hôpital Trousseau à Paris XIIe.

Alors que les journaux s’alarment d’un effondrement historique de la natalité française, personne n’ose poser la vraie question : qui, aujourd’hui, fait encore des enfants ? Derrière les chiffres, une réalité sociologique bien plus tranchée émerge, et elle dessine l’avenir de la France avec une netteté glaçante.

Ce ne sont pas les bobos des grandes métropoles, en quête de sens entre deux voyages à Bali et un brunch vegan, qui repeupleront le pays. Leur religion, c’est le confort. Leur idole, c’est l’instant. Leurs enfants, au mieux, ce sont deux chats et une trottinette électrique. Les chiffres parlent : chez eux, la natalité s’est effondrée depuis des années, et nul ne semble vouloir enrayer cette chute — bien au contraire, on la justifie au nom de la planète, du climat, ou d’un développement personnel sans contrainte.


Les matérialistes, qu’ils soient riches ou pauvres, n’ont guère plus d’enfants. Les premiers ne veulent pas « sacrifier leur liberté », les seconds « n’ont pas les moyens ». Et dans les deux cas, l’enfant est perçu comme un obstacle, non plus comme une bénédiction. Résultat : un pays qui compte de plus en plus d’adultes seuls, vieillissants, désengagés, rivés à leur écran et à leur nombril.

Mais dans ce désert démographique, deux îlots résistent. Deux pôles féconds, silencieux, puissants.

D’un côté, les familles enracinées : catholiques pratiquants, familles aristocratiques ou traditionnelles, foyers unis par une foi, une histoire, une éducation. Là, l’enfant n’est pas un accident ni un caprice, mais une vocation, un prolongement naturel de l’amour conjugal, un projet collectif et sacré. On s’y marie encore, on y vit en couple stable, on y accepte la fatigue des nuits blanches, les cris, les couches — parce qu’on y croit.

De l’autre, certaines familles issues de l’immigration, structurées autour d’une logique de clan. Là aussi, on fait des enfants, beaucoup d’enfants. Par devoir, par fierté, par fidélité à une tradition. Parfois aussi avec des objectifs économiques ou politiques — mais le fait est là : ils seront là demain, quand les autres auront déserté.

Ce sont ces deux groupes — et eux seuls — qui assureront la relève. Le reste, la masse informe des urbains mondialisés, anesthésiés par la consommation et la peur du dérangement, aura simplement disparu du jeu. Le choc n’est plus devant nous : il a commencé. Il est biologique, donc implacable. Qui fait des enfants gagne l’avenir. Qui n’en fait pas n’aura pas de postérité — ni biologique, ni culturelle.

Ce qui se joue sous nos yeux n’est rien d’autre qu’un affrontement démographique. Une bataille silencieuse entre deux conceptions du monde : l’une où l’on transmet, l’autre où l’on consomme ; l’une où l’on fonde, l’autre où l’on fuit. Les utopies individualistes s’effondrent d’elles-mêmes, faute de bras pour les porter. Pendant ce temps, d’autres bâtissent. En silence, mais sûrement.

La France de 2050 ne ressemblera pas à celle de 2025. Et ce ne seront pas les éditorialistes de plateau qui en décideront. Mais les berceaux.

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