Lundi 7 juillet, ainsi que nous vous l’avions annoncé, Emmanuel Macron a convoqué un Conseil de défense. Non pas pour répondre à une menace militaire, mais pour traiter un sujet devenu explosif : l’entrisme islamiste, en particulier celui des Frères musulmans. Il aura donc fallu un rapport confidentiel – et quelques remous médiatiques – pour que l’Élysée découvre ce que nombre de maires, enseignants, préfets, et simples citoyens dénoncent depuis des années : un travail de sape méthodique, organisé, patient, au cœur même de nos institutions.
Des mesures… déjà promises il y a trois lois
Le président annonce donc un projet de loi « pour la fin de l’été », applicable « en fin d’année ». Objectif : muscler l’arsenal contre les structures islamistes. Très bien. Mais n’est-ce pas exactement ce que promettait déjà la loi contre le séparatisme, votée en 2021, qui devait « faire reculer l’idéologie islamiste partout où elle tente de s’installer » ? N’est-ce pas ce que vantait Gérald Darmanin après chaque fermeture de mosquée radicale ?
À chaque étape, on légifère un peu plus, mais on applique un peu moins. Les dissolutions administratives existent déjà. Le gel des avoirs aussi. Le Contrat d’engagement républicain devait faire le tri entre les associations loyales et les structures militantes. Qu’a-t-on fait depuis ? Des circulaires, des discours, et très peu de terrain.
L’islamisme discret, mais résolu
Le rapport qui a déclenché cette réaction présidentielle parle d’un islamisme par le bas. C’est là toute la difficulté. Pas de barbus en djellaba criant leur haine de la République, mais des réseaux, des influenceurs, des associations, des écoles hors contrat, des formations en ligne, des mosquées tranquilles mais très bien financées, des ONG sous vitrine sociale, des plateformes de lobbying en costard.
Ce n’est plus l’islam radical de banlieue façon années 1990. C’est un islamisme 2.0, professionnel, inséré, intelligent, qui infiltre, structure, tisse des liens avec des relais politiques et communautaires. Et cela, l’État français ne sait toujours pas comment le neutraliser sans trembler.
Un président sur le fil : fermeté ou contorsion ?
Macron tente l’équilibrisme : d’un côté, il dégaine le langage martial du Conseil de défense, avec gel des avoirs, dissolution des biens, sanctions pour non-respect du Contrat républicain. De l’autre, il parle d’ »apaisement », de « compatriotes musulmans respectueux », de dialogue avec le Forif à l’automne. L’intention est louable. Mais la réalité impose un choix : soit on désigne clairement l’idéologie islamiste comme une menace globale, soit on reste piégé dans l’ambiguïté molle d’un « en même temps » qui ne rassure personne.
Des mots, enfin. Des actes, on attend
La République ne souffre pas d’un manque de lois. Elle souffre d’un manque de courage. Cela fait vingt ans que des experts alertent sur les Frères musulmans, leur stratégie d’entrisme soft, leur influence dans le milieu associatif, éducatif, universitaire, parfois même municipal. Il a fallu 2025 pour que l’Élysée convoque un Conseil de défense ?
On veut bien croire que le président a compris. Mais la France n’a plus besoin d’annonces. Elle a besoin d’actes visibles, concrets, durables. L’islamisme ne reculera pas devant un projet de loi, ni devant une réunion d’automne. Il reculera si, et seulement si, l’État ose à nouveau dire non, dissoudre, expulser, interdire et surveiller – vraiment.
Sinon, ce sera une loi de plus sur l’étagère. Et un recul de plus sur le terrain.