Célébrer la France ? Trop dangereux. Aimer sa terre ? Trop suspect. Avoir la foi ? Scandaleux. C’est ainsi que le jeune Guillaume Senet, 24 ans, s’est retrouvé au cœur d’un ouragan idéologique pour avoir eu l’audace de monter un spectacle historique enraciné dans le Bourbonnais. Son crime ? Avoir reçu une aide privée d’un entrepreneur catholique.
À Moulins, dans l’Allier, il ne s’agissait pourtant que d’un spectacle populaire, familial, enraciné. Des chevaux, des flambeaux, des costumes cousus main, et des bénévoles de tous âges qui racontent Gergovie, les moines de Cluny ou la grandeur de la France napoléonienne. Bref, un hommage sincère au pays et à ceux qui l’ont bâti. Une sorte de Puy du Fou version bourbonnaise. De quoi réjouir les amoureux de l’histoire et les enfants du terroir.
Mais c’était sans compter la vigilance fiévreuse de la gauche locale. À commencer par le député communiste Yannick Monnet, qui, tel un bon commissaire politique soviétique, a sonné l’alerte : attention, le spectacle est soutenu par Pierre-Édouard Stérin, entrepreneur catholique, philanthrope engagé, coupable de vouloir transmettre des valeurs conservatrices. Un crime impardonnable en terre (post?-)jacobine.
Spectacle suspect, catholique en embuscade, bénévoles complices ?
Très vite, les grandes manœuvres s’enclenchent : articles accusateurs, appels à l’annulation, campagnes syndicales, menaces à peine voilées. Même l’office du tourisme de Moulins a retiré l’affiche du spectacle. Quand la CGT et la FSU hurlent à l’intégrisme parce qu’un jeune juriste catholique fait jouer Napoléon et saint Louis dans une prairie bourbonnaise, c’est que la situation frôle le délire.
Pire encore, Guillaume Senet est accusé de double vie : il présiderait aussi une association de formation catholique estivale, Sophia Polis. La gauche, qui militait jadis pour les droits culturels et la liberté d’expression, en est désormais à espionner les répétitions d’un spectacle populaire monté par des bénévoles. Il fallait oser.
Pierre-Édouard Stérin, le nouveau Méphisto
Le nom de Stérin est devenu un chiffon rouge. Il ne finance pas des armes, ni des campagnes de haine. Non : il aide à restaurer des églises, à monter des spectacles historiques, à soutenir des écoles hors contrat. Autant dire, pour une certaine gauche, le diable en personne.
Son projet « Périclès », visant à faire émerger une nouvelle élite conservatrice, a suffi à créer une paranoïa dans les rangs progressistes. Un mécène chrétien ? Voilà l’État dans l’État, le cléricalisme rampant, la cinquième colonne néo-testamentaire ! On frôle la psychiatrie militante.
Un spectacle de village menacé comme un meeting factieux
On menace d’empêcher les répétitions, on effraie les bénévoles, on fait fuiter l’adresse personnelle du metteur en scène. Et pendant ce temps, la mairie LR de Moulins regarde ses pieds. Le maire Pierre-André Périssol, pourtant soutien initial, se fait discret, prudent, presque peureux. On craint les remous, on évoque la sécurité, on recule à petits pas. Bref, la fausse droite comme on la connaît : silencieuse quand il faudrait parler, absente quand il faudrait tenir.
Conclusion : que reste-t-il du droit à la fierté ?
Dans ce triste feuilleton, ce ne sont pas les idéologues les plus inquiétants, mais ceux qui laissent faire. On sacrifie un projet local, beau, rassembleur, sur l’autel de la peur des bien-pensants. Car aujourd’hui, célébrer la France autrement qu’avec des drag queens et des graffitis woke est devenu un acte de rébellion.
Guillaume Senet voulait raconter la beauté du pays. Il découvre la violence de ceux qui le méprisent.