Il en rêvait, il l’a fait. Le fantasque milliardaire Elon Musk vient d’annoncer, ce samedi 5 juillet, la création de son propre mouvement : le « Parti de l’Amérique ». Une initiative aussi spectaculaire qu’inédite, dans un pays habitué au duopole verrouillé des démocrates et des républicains.
Une déclaration de guerre à la classe politique
« Pour vous rendre votre liberté », écrit-il sur X (anciennement Twitter), en appelant à une reprise en main du destin américain. Derrière le slogan, une attaque frontale contre la corruption, le gaspillage, et l’establishment des deux camps, accusés de mener les États-Unis vers l’abîme.
Un ton populiste, souverainiste, et résolument anti-système, que n’aurait pas renié Donald Trump. Ironie du sort : Musk était autrefois l’un de ses soutiens, jusqu’à ce que les deux hommes se brouillent brutalement au printemps.
Le système contre le peuple
Musk le martèle : l’Amérique d’aujourd’hui n’est plus une démocratie, mais un système verrouillé à parti unique, où républicains et démocrates se partagent le gâteau et étouffent toute alternative. Il promet une rupture nette : fiscalité allégée, réduction drastique des dépenses publiques, indépendance technologique, et retour au bon sens dans les politiques de société.
Dans un sondage posté vendredi sur son réseau social, 65 % des 1,2 million de votants ont répondu « oui » à la création de ce nouveau parti. Un plébiscite en ligne, dans un pays où la lassitude face aux élites est à son comble.
Une candidature impossible, un pouvoir d’influence réel
Musk ne pourra pas briguer la présidence, la Constitution interdisant à tout citoyen non né sur le sol américain d’y prétendre. Mais son pouvoir d’influence dépasse largement les urnes : 180 millions d’abonnés sur X, un empire technologique (Tesla, SpaceX, Starlink…), et des relais dans toutes les couches de la société.
Il pourrait soutenir des candidats issus de sa formation, financer une campagne hors des canaux classiques, et créer une force de pression politique capable de rebattre les cartes à l’approche de 2028.
Une Amérique fracturée, un génie du chaos
La création du Parti de l’Amérique s’inscrit dans une époque de fractures culturelles et identitaires profondes. Entre wokisme institutionnalisé, immigration incontrôlée, et crise économique, la base conservatrice et la jeunesse libertarienne cherchent une alternative.
Musk ne propose pas un programme de gouvernement, mais une bannière, un symbole. L’anti-Washington. Le techno-libertarien. Le milliardaire qui parle au peuple. En somme, le chaotique génie d’un empire qui vacille.
Reste à savoir si, derrière l’électrochoc, il existe une véritable vision politique. Ou si le « Parti de l’Amérique » ne sera qu’un bras de levier supplémentaire dans la guerre culturelle à venir.
