Monsieur le Président, si vous aimez véritablement ce pays…

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Monsieur le Président,

Le temps est venu, non plus de polémiquer, mais de dresser un constat lucide. À deux ans de la fin de votre second mandat, les inquiétudes sur l’état du pays ne cessent de croître. Elles ne relèvent plus de simples divergences partisanes, mais d’un malaise profond, largement partagé, sur l’orientation prise par la France sous votre présidence.


Des décisions structurantes ont été prises, sans réel débat démocratique ni vision d’ensemble. Encore moins pour l’Avenir : La fermeture de la centrale de Fessenheim, symbole d’un abandon prématuré de notre souveraineté énergétique, en est l’un des exemples les plus éloquents. À cela s’ajoute l’absence d’une stratégie cohérente pour assurer à nos entreprises et à nos foyers une électricité fiable, abordable et pilotable. L’option privilégiée d’un recours massif aux éoliennes et panneaux solaires – technologies largement produites à l’étranger – entraînera, selon les estimations, un coût exorbitant de près de 300 milliards d’euros. Ce choix, loin de renforcer notre indépendance, expose notre économie à des intérêts extérieurs, au détriment de l’intérêt général.

Le tissu industriel français, déjà fragilisé, subit les conséquences de cette stratégie : hausse du coût de l’énergie, pertes de compétitivité, désindustrialisation. Le monde de l’artisanat, pilier de nos territoires, n’est pas épargné. Le chômage et le déclassement qui en découlent nourrissent un sentiment d’abandon que le pouvoir semble ignorer.

Plus insidieuses, mais tout aussi alarmantes, sont les tendances de fond qui affectent notre cohésion nationale : fuite des talents à l’étranger, effondrement de notre système éducatif, dégradation de la sécurité, tensions liées à une immigration mal maîtrisée. Les faits sont là, documentés, observables : la violence ordinaire, les actes de barbarie devenus presque banals, l’érosion du lien républicain.

Face à cette réalité, votre communication – souvent teintée de suffisance, voire de mépris – apparaît décalée. Les effets d’annonce, les formules blessantes, les éléments de langage ne suffisent plus à masquer les fractures. L’autorité de l’État se voit contestée, non par goût de la révolte, mais par perte de confiance.

S’ajoutent enfin de légitimes interrogations sur la protection des libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression, de la presse, et celle de contester. Car la démocratie ne se résume pas à un scrutin quinquennal : elle repose sur l’exigence permanente de responsabilité et d’écoute.

Il ne s’agit pas aujourd’hui de juger un homme, mais de mesurer les conséquences d’un exercice du pouvoir qui semble de plus en plus déconnecté des aspirations du pays réel.

Dans ce contexte, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, une question se pose : faut-il vraiment attendre 2027 ? La France dispose des ressources humaines, historiques et morales pour se redresser, à condition de lui redonner le souffle démocratique dont elle a besoin.

Monsieur le Président, si vous aimez véritablement ce pays, si vous entendez encore les inquiétudes de ceux qui vous ont élu, alors sachez entendre cet appel. Il ne vient pas d’un camp, mais d’un peuple. Il ne demande pas vengeance, mais exigence. Il ne veut pas punir, mais reconstruire.

Avec respect pour la fonction, mais avec gravité quant à la situation.

Un citoyen parmi d’autres, conscient de ses devoirs.

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