Il aura fallu une jeune fille enterrée dans un bois (Philippine, 19 ans), pour que l’État français envisage enfin de revoir ses règles absurdes en matière de rétention administrative. Le drame est glaçant : son meurtrier présumé, un Marocain condamné pour viol, sous OQTF, relâché faute de laissez-passer consulaire, a tué après sa libération — la veille de l’arrivée du précieux sésame du Maroc. Trop tard. Philippine est morte.
Alors qu’il aurait suffi… de pouvoir le garder un jour de plus.
Face à cette tragédie devenue symbole du laxisme migratoire, la droite parlementaire sort enfin les crocs. Une proposition de loi portée par Les Républicains vise à prolonger la rétention des étrangers en situation irrégulière jugés dangereux, au-delà des 90 jours actuellement autorisés. Aujourd’hui, seuls les terroristes peuvent être maintenus jusqu’à 7 mois. Demain, peut-être, les violeurs multirécidivistes aussi.
Il était temps.
Cette proposition ne tombe pas du ciel : elle vise à combler une faille du droit que le réel a cruellement exposée. Les juges, eux, ont les mains liées : sans base légale, ils relâchent. Les préfets saisissent. Les juges libèrent. Et la France enterre ses enfants.
Dans ce nouveau texte, il ne s’agit pas d’inventer Guantanamo, mais simplement d’adapter la loi à des profils à haut risque. Viol, trafic de drogue, violences graves : des condamnations qui devraient justifier un traitement autrement plus strict que celui réservé aux sans-papiers ordinaires. Une question de bon sens.
En parallèle, la droite propose enfin de mettre fin à quelques aberrations juridiques : la possibilité pour un étranger de refuser de donner ses empreintes. Ou encore, l’obligation pour l’État français de relâcher quelqu’un parce qu’un pays d’origine traîne des pieds. L’idée d’un bracelet électronique post-rétention est introduite — c’est le minimum syndical.
Bien sûr, les belles âmes se récrieront. « Liberté », « dignité », « droit international »… Ces mots ont bon dos. Quand la loi ne protège plus les citoyens mais les met en danger au nom de principes abstraits, c’est qu’elle a cessé d’être juste.
Et la justice sans la sécurité n’est qu’un leurre.
Au fond, cette proposition de loi vise à rappeler une chose essentielle : la France est souveraine sur son sol. Elle doit pouvoir décider qui y entre, qui y reste, et surtout qui en part.
Reste une question que même cette loi ne pourra trancher seule : que faire avec les pays comme l’Algérie qui refusent de délivrer des laissez-passer consulaires ? Que vaut une loi, si elle dépend du bon vouloir d’États étrangers parfois hostiles ? Faudra-t-il un jour conditionner les visas, les aides, voire les relations diplomatiques à cette coopération ? La réponse est évidemment oui.
En attendant, ce texte est un pas dans la bonne direction. Il dit enfin aux Français : « Nous avons compris. » Et peut-être, demain, dira-t-il aux clandestins dangereux : « Vous ne tuerez plus ici. »