Ségolène Royal 2027 : et pourquoi pas Mitterrand pendant qu’on y est ?

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Elle « pense » y aller. C’est dit avec une modestie bien étudiée, presque pudique. Mais à bien lire entre les lignes, l’ancienne candidate socialiste de 2007 — battue sèchement par Nicolas Sarkozy à l’époque — semble bien décidée à reprendre du service. Ségolène Royal, 70 ans en 2027, se verrait bien en rassembleuse d’une gauche en charpie, en prétendante à la primaire d’un Parti socialiste qui tient plus aujourd’hui de la société philatélique que d’un mouvement de masse.

Invitée de BFMTV mardi soir, l’ex-compagne de François Hollande a rappelé à qui voulait l’entendre qu’elle « pourrait être utile ». Sans doute comme une Renault 4L dans une course de Formule 1. Elle invoque « l’ordre juste » — ce slogan déjà usé en 2007 — et « l’urgence climatique », ce mantra devenu totem de toutes les gauches, surtout quand elles n’ont plus rien à dire. Car enfin, qui, en 2025, pense sérieusement que Ségolène Royal incarne une alternative crédible au délitement politique actuel ?


La voilà donc qui s’invite dans un casting déjà embouteillé : Raphaël Glucksmann rêve tout haut, François Hollande tousse dans le couloir, Olivier Faure tente d’exister, et Lucie Castets joue à la première ministrable dans un NFP déjà moribond. À gauche, on ne cherche plus une idée, mais une figure. Quitte à ressusciter les anciennes gloires.

Mais de gloire, il ne reste qu’un souvenir flou. Ségolène Royal, c’est un vieux disque rayé qui tourne encore dans une soirée que tout le monde a quittée. Celle qui proposait ses services à Emmanuel Macron l’été dernier — pour un poste de Premier ministre — revient par la petite porte, affublée d’une posture de résistante du bon sens. Elle parle d’ »égalité », de « justice », de « débats nécessaires »… mais oublie que les Français, eux, veulent des actes, pas des slogans de meeting recyclés.

Et surtout, elle le dit elle-même : sa décision ne dépendra pas des sondages. Traduction : même si personne ne veut d’elle, elle y ira. L’ego d’un éléphant socialiste ne meurt jamais.

Dans un paysage politique saturé, où la gauche mélenchoniste implose, où les Verts cherchent un arbre pour se cacher, et où les socialistes jouent au cadavre exquis, Ségolène Royal tente un dernier tour de piste. Une sorte de rappel sur scène, mais dans une salle vide.

Le PS est-il à ce point désespéré pour miser à nouveau sur une candidate du siècle dernier ? Apparemment, oui. Mais qu’on se rassure : la France, elle, n’a rien demandé.

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