32 %. Non, ce n’est pas le taux de réussite au bac philo cette année, mais la part des jeunes Françaises prêtes à glisser un bulletin Mélenchon dans l’urne en 2027. Un tiers des 18-24 ans rêvent de flottille vers Gaza et de keffieh à paillettes. Dans la salle, Jean-Luc harangue, Rima sourit, les drapeaux flottent. Et les jeunes filles, suspendues aux lèvres du vieux tribun, prennent des notes : « Essayez d’être Rima Hassan ». Pas Simone Veil. Pas Jeanne d’Arc. Rima. Le monde change.
Quand la gauche devient un accessoire de mode
Il fut un temps où l’on lisait Sartre pour se rebeller. Aujourd’hui, on poste sur Insta une photo en soutien à la Palestine, entre deux selfies de brunch végan. Le militantisme est devenu un filtre Instagram : engagé, mais flatteur. On ne brûle plus les soutiens-gorge, on en achète à 90 € en coton bio militant. Mélenchon devient une icône pop, Greta Thunberg une prêtresse, et Rima une Sainte Jeanne de la convergence des luttes. Bienvenue dans la gauche des feels, où l’on vote pour celui ou celle qui fait vibrer l’algorithme TikTok, pas pour celui qui a un programme.
La fac, ce camp d’entraînement intersectionnel
La jeune fille d’hier faisait des fiches de droit constitutionnel. Celle d’aujourd’hui révise la grille d’analyse intersectionnelle : genre, race, climat, patriarcat – combo gagnant pour réussir ses partiels et ses dîners en ville. Les universités sont devenues des pépinières idéologiques, où chaque amphithéâtre distribue sa dose de culpabilité occidentale. On s’étonne que les jeunes hommes votent à droite ? Il faut dire que dans ce monde où être blanc, hétéro et un peu viril est considéré comme une micro-agression, il ne reste plus à ces garçons que Zemmour ou la muscu.
Le féminisme de confort et la révolution molle
#MeToo est passé par là. Et c’est tant mieux, disent les analystes. Sauf qu’entre dénoncer les prédateurs et transformer la France en procès permanent contre le mâle occidental, il y a un gouffre dans lequel s’est précipitée une partie de la jeunesse féminine. Rappelons que 19 % des jeunes Françaises ne se considèrent pas hétérosexuelles. Ce n’est plus une orientation, c’est un projet politique.
Quand Rima remplace Marianne
Dans les nouvelles figures féminines de l’époque : plus de Marianne, de mère-patrie ou de Pénélope fidèle. Non. Désormais, la muse de la République s’appelle Rima, porte un keffieh et part en croisière géopolitique. Elle n’écrit pas, elle poste. Elle ne débat pas, elle s’indigne. Et Jean-Luc de s’en réjouir : lui qui peinait à rester audible parmi les clameurs de LFI, le voilà redevenu le gourou d’un public conquis, tant qu’il dit ce qu’elles veulent entendre.
La jeunesse est perdue ? Non, elle est bien orientée… à gauche toute
Pendant que les garçons s’enfuient vers la droite, la ruralité ou la salle de muscu, les jeunes filles lisent Salomé Saqué, achètent Résister chez Payot et rêvent d’un monde où il ne resterait que des victimes et des tribuns.
La gauche a gagné une génération, TikTok en étendard, et la presse en amplificateur. À ce rythme, la prochaine révolution se fera en souriant, en dansant, et en taguant Mélenchon dans une story.
