Il fut un temps où porter le maillot de l’Olympique de Marseille relevait du sacré. Aujourd’hui, c’est précisément ce mot qui pose problème. Car sur la nouvelle tunique extérieure du club phocéen – un bleu profond orné d’une croix azur stylisée –, certains ne voient pas un clin d’œil à la ville de Marseille, mais une insupportable croisade. Rien que ça.
À peine dévoilée, la tenue a enflammé les réseaux sociaux. Et pas dans le bon sens. Un certain « Sogood » (drapeaux algérien et palestinien à l’appui, pour bien contextualiser la leçon) dénonce une croix issue « des croisades », probablement en regrettant qu’on n’ait pas plutôt brodé, allez savoir, un minaret. D’autres crient au racisme. Car dans leur grille de lecture tordue, un symbole chrétien – fût-il historique, local, patrimonial – est une offense. À ce rythme, il faudra bientôt faire fondre les vitraux et raser les clochers pour ne pas heurter les sensibilités contemporaines.
Marseille, ville chrétienne ? Allons donc, quel outrage !
Rappelons à ces arbitres autoproclamés de la bienséance historique que le drapeau marseillais, blanc frappé d’une croix azur, date des croisades. Il s’agit d’un fait. Une réalité historique. Et Marseille n’a pas été fondée à la Mecque mais par des Grecs, christianisée depuis les premiers siècles, bercée de cathédrales et de calvaires. Mais le réel n’a plus voix au chapitre face à l’émotion militante. L’Histoire est sommée de s’agenouiller devant les susceptibilités du moment.
Des accusations absurdes sur fond de multiculturalisme exacerbé
Racisme, vraiment ? L’OM, c’est dix-huit nationalités en équipe première, un quart des joueurs venus du continent africain, une diversité qui ferait pâlir un panel de l’ONU. On est loin du Ku Klux Klan. Et si le port de cette croix stylisée heurte certains, c’est sans doute moins à cause de la croix que de ce qu’elle rappelle : les racines chrétiennes de la France. Or, pour une certaine gauche post-nationale et ses relais communautaires, ce simple rappel est une provocation.
Un symbole local transformé en blasphème idéologique
Personne ne s’offusque des croix sur les maillots de Metz ou d’Auxerre. Mais Marseille, c’est autre chose : un champ de bataille idéologique. Dans cette ambiance, une croix sur un maillot devient un acte de rébellion, presque une insulte. Et pourtant, il n’y a là qu’un hommage discret à l’âme de la ville. Ce n’est pas le maillot de l’OM qui dérange, c’est ce qu’il symbolise : une France qui n’a pas encore tout renié. Une ville qui ose se souvenir. Une croix, toute simple, qui rappelle que Marseille n’est pas née dans le wokistan, mais dans une civilisation chrétienne. Et tant pis si cela pique les yeux de quelques indignés professionnels. Après tout, le football est peut-être l’ultime bastion où l’on peut encore, parfois, s’afficher fier de son héritage.