Quand Alma Dufour plaide… pour les ayatollahs

Illustration : LLP

C’est un cri du cœur. Ou plutôt un coup de menton. Mardi, à l’Assemblée nationale, Alma Dufour – insoumise et fière de l’être – s’est lancée dans un réquisitoire enflammé contre… la diplomatie française. Et en faveur de l’Iran. Oui, vous avez bien lu.

« Israël agresse, l’Iran se défend », a-t-elle lancé, l’air furibond, les yeux noyés d’indignation. On imagine les applaudissements à Téhéran. Les mollahs peuvent souffler : ils ont désormais une porte-parole gratuite à Paris. De quoi faire des économies sur le budget propagande.

L’élue de Seine-Maritime reproche à Emmanuel Macron de soutenir « le droit d’Israël à se défendre ». Un crime, sans doute. Elle exige du ministre Jean-Noël Barrot qu’il « agisse pour la paix ou démissionne ». En somme : baissez les bras face aux missiles iraniens… ou partez. Voilà la nouvelle géopolitique selon LFI : la France doit se coucher pour rester digne.


Jean-Noël Barrot, sans doute surpris d’avoir été traité d’agent du Mossad, a rappelé quelques faits de base : missiles iraniens, otages français, soutien au Hamas, drones envoyés à la Russie… mais rien n’y fait. Pour Alma Dufour, ces détails sont sans importance : l’Iran serait une victime.

Dans le logiciel insoumis, toute guerre se résume à un duel entre l’oppresseur occidental et le « camp du Bien » – lequel change au gré des alliances, mais reste fidèle à une ligne : hurler « génocide » à chaque frappe israélienne, tout en fermant pudiquement les yeux sur les pendaisons, les voiles imposés et les journalistes torturés.

Il faut dire que depuis quelques mois, les Insoumis ont trouvé dans la politique étrangère un nouveau théâtre pour rejouer leur pièce préférée : « La République coloniale contre le peuple ». Gaza devient l’Algérie et l’Assemblée devient scène de théâtre révolutionnaire. On distribue les rôles : les martyrs ici, les bourreaux là. Israël ? Toujours dans le second rôle du méchant.

Mais qui peut croire encore à cette mise en scène ? Quand un député français, élu sous les ors de la République, en vient à parler comme une chargée de communication du régime iranien, il n’est plus temps de s’indigner. Il faut rire. Jaune, certes. Mais rire quand même.

Car enfin, quand LFI brandit son drapeau de la paix, c’est toujours du même côté. Les terroristes du 7 octobre ? Un non-sujet. Les roquettes ? Une diversion. Le seul vrai crime, c’est de vouloir vivre en sécurité. On comprend que ce soit insupportable pour des gens qui préfèrent pleurer sur la victime imaginaire que de condamner l’agresseur réel.

Alors, à quand un voyage officiel d’Alma Dufour à Téhéran ? Elle y serait accueillie avec tapis rouge, discours enflammé… et peut-être même une médaille. Après tout, il faut bien récompenser les alliés de l’étranger.

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