Sarkozy déchu de la Légion d’honneur : la République piétine ses symboles
Tout le dossier : Légion d'HonneurIl fut un temps où la Légion d’honneur saluait les grands serviteurs de la France. Désormais, elle est distribuée aux influenceuses, retirée aux anciens présidents, et gérée comme un tableau Excel par des fonctionnaires sans épaisseur. Nicolas Sarkozy vient d’en faire les frais, dans ce qui ressemble bien plus à une exécution symbolique qu’à l’application d’une règle.
Car ne nous y trompons pas. Oui, le retrait est « automatique » après une condamnation définitive d’un an ferme. Mais ce que cache cette automaticité, c’est la volonté d’humilier un homme qui, quoi qu’on pense de ses choix, a occupé la plus haute fonction de l’État. Une République qui ne sait plus faire la part des choses entre une condamnation et un legs, entre la justice des tribunaux et le respect dû à un chef de l’État, n’est plus qu’un régime procédurier rongé par son propre juridisme.
Macron ? Spectateur penaud d’une déchéance qu’il n’a pas voulue
Le chef de l’État, Emmanuel Macron, s’est opposé à cette décision. Il l’a dit, redit, mais n’a rien pu faire. Car même grand maître de l’Ordre, il n’a pas le dernier mot face à la logique glaciaire des articles de code. Il faudra donc qu’il assiste, impuissant, au spectacle d’une République qui traite Pétain et Sarkozy avec la même rigueur notariale.
Mais dans cette affaire, la gauche morale jubile. L’AFP aussi. La grande machine à certifier la parole autorisée a sauté sur l’occasion pour enrober l’affaire de son vocabulaire habituel : « choc », « désaveu », « règle appliquée avec rigueur », comme si tout cela n’avait rien à voir avec un climat politique, un contexte, une envie de purger.
La droite sous le choc ? Non. Elle est tétanisée
Les quelques voix qui s’élèvent chez Les Républicains ne le font qu’à mi-voix. Elles bredouillent « honte », « règle injuste », mais n’osent pas nommer la réalité : ce n’est pas Sarkozy qu’on cible, c’est ce qu’il incarne. Une France d’autorité, de fierté, de clarté. On le déchoit, pour mieux dissoudre cette mémoire dans l’acide d’un prétendu État de droit devenu machine à broyer.
Et pendant que la chancellerie s’épanche sur « l’assurance d’avoir bien appliqué les textes », on ne retire rien aux délinquants multirécidivistes décorés pour « mérites associatifs ». Ni aux propagandistes d’outre-Atlantique récompensés pour « services à la culture ». La Légion d’honneur n’est plus une distinction, c’est un outil politique à géométrie variable.
Un retrait « de droit », vraiment ? Ou un signal de plus que notre République, dans son zèle à paraître irréprochable, oublie le respect, le discernement, et l’Histoire ?