La crise de régime qui ne cesse d’amplifier pourrait atteindre son paroxysme le 5 décembre.

Le quinquennat d’Emmanuel Macron a très vite dérapé. Les petites phrases assassines envers les gens « qui ne sont rien » se sont répétées, créant entre le peuple (« mon » peuple, dit-il) et le président fraîchement élu un craquement vite transformé en canyon.

Son soutien à Alexandre Benalla suite à la crise de l’été 2018 n’a pas aidé : qui est ce locataire de l’Élysée qui s’affranchit des règles pour protéger ses copains tout en se riant des Français ?

Une augmentation des prix du carburant plus loin, et zou! l’étincelle prenait. Gilets jaunes, Paris, Arc de Triomphe, Fouquet’s. Cocktail détonnant.

Et maintenant ? Maintenant il faut attendre le 5 décembre. Ce sera jour de grève générale, et les syndicats se joindront aux forces d’extrême gauche pour faire plier le pouvoir. Les plus énervés rêvent même de « convergence des luttes ». Quoi qu’il en soit, ce 5 décembre sera un test en grandeur nature : un test de la capacité du Président à réformer le pays, un test des nouvelles tactiques policières pour protéger Paris, un test de la puissance supposément disparue des syndicats; bref, un test des forces en présence.

Jusqu’à quoi ?

Auparavant, et toujours, dans certains petits pays, prendre le palais présidentiel et la radio publique suffisait pour prendre le pouvoir. Désormais, en France, le pouvoir est diffus, les lieux où ils s’exerce n’ont plus grande importance – si ce n’est pour le centre de commandement nucléaire qui se trouve sous l’Élysée. La seule opération vraiment incapacitante serait de prendre… le Président. C’est le songe de beaucoup, mais parfois, les fantasmes doivent rester à l’état de rêves.

Le 5 décembre n’est pas anecdotique. C’est un test grandeur nature, une confrontation qu’on n’avait plus vue depuis des années : la France contre la République. Dangereusement explosif.

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