L’année qui se termine aurait dû être assez banale. On aurait célébré la fin de la première guerre mondiale, on aurait fait mémoire des 50 ans de mai 68, et tout serait reparti comme avant. En fait, c’est même exactement ce qu’espérait le pouvoir en place. Ajoutez-y la victoire magnifique à la coupe du Monde de football… c’était du pain béni !
C’était sans compter sur une sorte d’ado ingérable, une manière de sale gosse travaillant au plus près du président de la république à l’Elysée : Alexandre Benalla. Au coeur de l’été, ce nom allait rapidement passer de l’ombre aux lumières les plus crues des journaux télévisés.
Le président Macron et ses équipes auraient pu gérer ce dossier avec maestria. Au lieu de cela, ce fut une catastrophe, culminant avec le désormais fameux et prémonitoire « qu’ils viennent me chercher ».
Quelques annonces d’augmentations de taxes plus tard, des Français ont commencé à se rassembler, puis à bloquer les ronds-points, puis à monter à Paris. La suite, on la connaît.
On se souviendra de 2018 comme d’une année qui fut celle d’un renversement : le pouvoir, jadis tout-puissant et intouchable, se permettant à peu près tout et n’importe quoi, allait commencer à être disséqué sous le regard de plus en plus vigilant de la population.
En fin d’année, la France ébahie découvrait alors trois initiales : R.I.C., comme une promesse de liberté retrouvée.
Personne ne peut réellement être sûr que 2019 répondra aux promesses de 2018. Mais quelque chose a changé, qui ne sera jamais plus comme avant. Et rien que ça fait de 2018 une année extraordinaire, qui nous donne à tous un sentiment évident : c’est à notre tour de vivre l’Histoire.