Ce matin, la nation s’éveille sur un parfum âcre de défi et de chaos organisé. Le 10 septembre, désigné depuis des mois comme la journée de tous les risques, est désormais devant nous. Une page brûlante de la rentrée commence à se tourner : entre blocages annoncés, vigilance météo et réponse sécuritaire déployée, l’heure n’est plus au dialogue, mais à la dissuasion.
Dès minuit, le périphérique parisien était promis à une congestion orchestrée. La mobilité sera testée, et vulnérable — gares, rocades, réseaux RER, Transiliens, TER… rien ne sera épargné, tandis que les aéroports pourraient connaître des perturbations à tout moment.
“Bloquons tout”, le mot d’ordre viral de ce jour, a pris corps sur Internet comme un virus : messages cryptés, commissions horizontales, soutiens partagés, sans porte-parole ni structure visible. La carte du mouvement est vaste : près de 100 actions recensées en Île-de-France et plus de 600 dans le reste du pays.
Face à cette contestation sans tête, l’État riposte. Ce matin, 80 000 gendarmes et policiers ont été mobilisés, déployés dès la veille sur les points les plus sensibles. Hélicoptères, drones, blindés… rien n’est trop lourd pour dissuader les insurgés du jour. Le ministre l’a martelé : la réponse sera ferme, l’interpellation systématique en cas de dégradations.
Et comme si le vernis de la colère sociale ne suffisait pas, la météo y met du sien. Dix départements sont placés en vigilance jaune pour risques de submersion, ajoutant une menace météorologique à l’inquiétude déjà amorcée. Les plages et littoraux risquent de se teindre de tempête tandis que l’intérieur tremble sous la colère des manifestants.
Ce 10 septembre pourrait entrer dans les livres comme l’acte II des Gilets jaunes, revu et corrigé au prisme d’une défiance généralisée, sans tête, mais munie d’un algorithme viral. Et sans chef, donc sans responsabilité, l’onde de choc sera tout d’autant plus impossible à encadrer.
