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Dans le 55m2 prêté par le Centre d’accueil de demandeurs d’asile, Ata Fathimaharloei, 36 ans, et son épouse Somayeh Hajifoghaha, 37 ans, disposent d’une chambrette pour les deux enfants, Moein et Daniel. L’horizon serait presque serein s’ils ne venaient de recevoir, mi-novembre, un nouveau refus de droit d’asile. Le quatrième en cinq ans. Ata accuse le coup. «Je dois avouer que cette fois-ci est très dure. Je pensais qu’avec la situation actuelle en Iran (les vagues de manifestations contre le régime des ayatollahs, NDLR), il y avait de l’espoir».

Arrivés dans les Pyrénées-Orientales en 2018, le couple a fui l’Iran après la découverte par les autorités qu’Ata fréquentait une église chrétienne. Sur le document produit par un cabinet d’avocats iranien, certifié et traduit du persan, on peut lire : «Selon la Constitution iranienne et la loi islamique, tout Iranien ayant un père et une mère musulmans est également musulman et suivra la religion du grand prophète». Puisque Ata n’a pas exprimé «ses remords et sa repentance» après sa conversion, il est considéré par la République islamique d’Iran comme un «apostat». De facto, son contrat de mariage musulman est considéré nul et sa femme Somayeh, coupable adultère. Autant de crimes qui font planer sur la tête du jeune couple de lourdes peines de prison en Iran, jusqu’à la «sentence de mort».

Une toute dernière demande est possible

Pour leur avocat, maître Gérald Brivet-Galaup, “c’est une décision qui est très surprenante, très révoltante et totalement inopportune au regard de l’actualité dans ce pays.” L’avocat explique que le statut de réfugié est refusé à ses clients “au motif que les menaces de mort ne sont pas suffisamment étayées.” Selon lui, “il y a sans doute des considérations politiques qui [les] dépassent.”

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