Turquie : dessiner Mahomet reste un crime… punissable de prison

DR

En 2025, dans la Turquie d’Erdogan, une caricature suffit toujours à vous envoyer en prison. Ce lundi 30 juin, quatre personnes, dont les deux rédacteurs en chef du magazine satirique Leman, ont été arrêtées à Istanbul. Leur crime ? Avoir publié un dessin de Mahomet dans le numéro du 26 juin. Une « offense aux valeurs religieuses », selon le procureur général. Autrement dit : un blasphème.

La Turquie, qui rêve encore d’intégrer l’Union européenne tout en multipliant les coups de menton autoritaires, poursuit ainsi sa dérive islamiste sous couvert de respect des croyances. Le message est clair : la satire, oui, tant qu’elle ne touche pas à l’islam.


Une république laïque ? En vitrine seulement

Leman, journal satirique historique fondé dans les années 1990, fait figure de survivant dans un paysage médiatique bâillonné. Voir ses responsables menottés pour un dessin confirme une fois de plus ce que tout le monde sait mais que peu osent dire : la Turquie d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec la république laïque d’Atatürk.

On se souvient des promesses européennes : démocratie, pluralisme, État de droit. Aujourd’hui, le blasphème devient un délit d’opinion, les tribunaux religieux font la loi dans les rédactions, et Ankara joue les vierges offensées dès qu’un crayon grince un peu trop fort.

Silence gêné à Bruxelles

Du côté de l’Europe, silence radio. Quand c’est la liberté de moquer Mahomet qui est menacée, l’indignation devient optionnelle. On ne compte plus les diplomaties occidentales prêtes à tous les accommodements pour ne pas « froisser les sensibilités ».

Et pourtant, derrière cette arrestation, c’est une leçon universelle qui s’impose : à force de céder sur la liberté d’expression, de courber l’échine devant les oukases religieux, de maquiller le courage en prudence diplomatique, on abandonne ceux qui résistent encore, crayon à la main.

7 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires


La lettre patriote