J’imagine fort aisément les conférences de rédactions dans les médias depuis quelques jours : « Coco, tu m’fais un truc sur les projets pour la nouvelle flèche ? »

Le fait que le monument le plus visité d’Europe ne soit pas la tour du très franc-maçon Eiffel mais une cathédrale catholique élevée bien avant les fameuses années « des lumières » pendant « les pénombres médiévales », ça doit être assez difficile à avaler pour les esprits « avancés » qui veulent notre bien contre nous-mêmes… Alors ils voient dans l’incendie de Notre-Dame de Paris une opportunité inespérée de coller leurs sales pattes dans le sublime, parce que le sublime leur est définitivement insupportable.

Les insultes ont donc commencé à fuser à l’endroit de ceux qui souhaiteraient qu’on refasse la flèche à l’identique. D’affreux passéistes, des ringards, bref, des crypto-fascistes, des nazis. Non, décidément, cette nouvelle Notre-Dame, qui (citons ici l’amusant Castaner) « n’est pas une cathédrale » alors que, selon Bénédicte Le Chatelier, journaliste à LCI, des catholiques « continuent de se l’approprier » (les fous !), il est temps de la mettre au pas, de la maquiller, de la décorer, de la rendre enfin post-moderne ; d’en faire « un lieu », quoi.

Bref, si nous ne sommes pas ultra-vigilants, ils vont en faire leur chose. Qu’ils en possèdent les murs, après avoir spolié l’Eglise, c’est une chose. Mais qu’ils s’arrogent le droit de la « réinventer », ce serait un scandale qu’il faut éviter à tout prix, au prix de la résistance la plus farouche.

Notre-Dame de Paris est l’écrin du Saint-Sacrément – qu’on adore -, de la Couronne d’épines du Christ – qu’on vénère -, et de reliques augustes comme la tunique de Saint-Louis. Il est hors de question que des autorités républicaines y touchent. Nous saurons y veiller.

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