Gérard Larcher est président du Sénat depuis toujours… ou presque. En fait depuis 2014, et il va se présenter de nouveau pour garder son poste.

Interrogé par nos confrères du Parisien sur l’initiative du dîner de travail présidentiel, il a répondu à quelques questions sur l’immigration, riches en enseignements. Voici les meilleures extraits :

À Saint-Denis, il a été question de politique migratoire. Êtes-vous favorable à l’élargissement de l’article 11 de la Constitution, qui permettrait d’en faire un sujet de référendum ?

Oui. Mais il faudra que cet élargissement soit bien cadré. Il fait partie des réflexions du groupe de travail sénatorial. Nous avons vu l’échec de la loi Collomb de 2018 et des vingt textes précédents. Nous avons impérativement besoin d’une politique migratoire efficace.

Une réforme constitutionnelle est-elle une condition sine qua non pour réussir en la matière ?

Oui. Sans réforme constitutionnelle, nous pourrons avancer, mais impossible que les demandes d’asile soient faites en dehors du territoire français, d’instaurer des quotas ou de modifier la gestion du regroupement familial.

Emmanuel Macron n’a-t-il pas définitivement enterré l’option du référendum en matière migratoire ?

Je ne crois pas, mais s’il l’enterre, il en assumera les conséquences. Sans réforme constitutionnelle, il n’y aura pas de politique migratoire réelle et donc aucune politique d’intégration réussie. Et nous ouvrons la porte à l’extrême droite si on trompe encore les Français sur ce sujet. 

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