Retailleau à l’Intérieur : la montagne identitaire accouche d’une souris administrative

Photo : UMP Photos / Creative Commons

Bruno Retailleau voulait faire oublier Gérald Darmanin. Il aura surtout réussi à faire regretter Claude Guéant.

Nommé place Beauvau pour incarner le « retour d’une vraie droite », le Vendéen, fraîchement propulsé ministre de l’Intérieur, promettait de faire la guerre à l’immigration. Une guerre à sa façon : en multipliant les circulaires, les notes internes et les incantations aux préfets. Résultat : l’immigration légale explose, les clandestins restent, et les Français attendent.


Des baisses… dans les graphiques de communication

Retailleau et ses services se félicitent d’une baisse des visas de long séjour. Soit. Une belle pirouette technocratique, tant les titres de séjour, eux, bondissent de 25 % depuis le début de l’année. Motif familial, motif humanitaire, peu importe : on entre. Et en masse.

Le ministre se dit satisfait de quelques milliers de naturalisations en moins. Mais à quoi bon fermer la petite porte, si la grande baie vitrée reste grande ouverte ?

Quant aux éloignements de clandestins, ils augmentent de 15 %. Magnifique. On passe donc de très peu à un peu plus, pendant que les trois quarts des personnes frappées d’une OQTF restent tranquillement sur le territoire. On ne renverse pas une politique migratoire avec des demi-mesures, encore moins avec des graphiques PowerPoint.

Marine Le Pen ne s’y trompe pas

Elle parle de « fiction ». Et elle a raison. Retailleau s’agite, Retailleau parle, Retailleau tweete. Mais le réel est impitoyable : les chiffres sont là. L’immigration ne ralentit pas. Elle change juste de visage statistique, au gré des astuces de communication.

On se croirait revenus aux heures creuses du sarkozysme finissant : on durcit le ton pour mieux anesthésier la base. Le RN s’exprime ? Retailleau élève la voix. Les électeurs grondent ? Retailleau signe une circulaire. La France se transforme ? Retailleau publie une tribune.

Le syndrome de la droite molle

Retailleau devait être l’homme du sursaut, il devient l’homme du renoncement chic, celui des conférences de presse bien rédigées, des tableaux Excel nettoyés à la Javel, des promesses au conditionnel.

Il avait promis de gravir des montagnes. Il monte des collines. En charrette. Attelé à une administration qui lui impose ses lignes rouges, ses juges, ses traités, ses syndicats. Et lui, stoïque, espère que tout cela finira par produire un changement.

La France attend toujours

Le ministre assure qu’il est encore trop tôt pour juger. Qu’il faut du temps. Que les structures sont lentes. Mais le temps, ce n’est pas ce qui manque à ceux qui subissent les conséquences de cette immigration incontrôlée. Ce sont eux qui attendent. Dans les villes, dans les campagnes, dans les commissariats saturés, dans les écoles débordées.

Retailleau gouverne en technocrate, là où les Français attendaient un chef.

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