Autre recul des libertés individuelles, désormais validé par le Conseil d’État : la police et la gendarmerie pourront ficher les opinions politiques, appartenances syndicales et données de santé au nom de la sûreté de l’Etat. La plus haute juridiction administrative a considéré que les trois décrets contestés, qui élargissent les possibilités de fichage, ne portaient pas une atteinte disproportionnée à la liberté d’opinion, de conscience et de religion ou à la liberté syndicale.

Les décrets autorisent policiers et gendarmes à faire mention des «opinions politiques», des «convictions philosophiques et religieuses», et de «l’appartenance syndicale» de leurs cibles, alors que les précédents textes se limitaient à recenser des «activités». 

Identifiants, photos et commentaires postés sur les réseaux sociaux y seront aussi listés, tout comme les troubles psychologiques et psychiatriques «révélant une dangerosité particulière». L’une des applications de ces fichiers est la vérification des candidats à des postes sensibles de la fonction publique. Ce qui est tout à fait intéressant, en effet. Mais quel exécutif résistera à la tentation de ficher politiquement toute la France ? Ce qui est très facile en créant des moteurs d’analyse des réseaux sociaux…

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