L’Historien des médias Franck Ferrand sort de sa neutralité et publie un livre destiné à nous autres qui ne cessons de croire en un grand destin pour la France : « L’année de Jeanne » (Plon).

Il a répondu à nos confrères du Figarovox. Extraits :

Y aurait-il, selon vous, «grande pitié au royaume de France»?

Pour la France, l’époque que nous traversons est bien sombre. (…) Notre pays, qui a perdu sa souveraineté, en est réduit à subir, sur tous les plans, dans tous les domaines, des règles édictées hors de lui, et contre lui ! Chute de la valeur travail, dévastation de l’économie, effondrement de l’école, de l’hôpital et de tous les services publics, explosion de la redistribution, diaspora des jeunes élites, fin de l’assimilation, désertification des campagnes, « ensauvagement » des banlieues… Le tableau est cauchemardesque. Et face à cela, quelle réaction ? Nous courons piteusement après un destin qui nous échappe.

Le délitement du pays est tel qu’il m’a fait penser, irrésistiblement, à la situation désastreuse de 1429-1430, lorsque Jeanne d’Arc est venue des marches de Lorraine. C’est pourquoi j’ai imaginé qu’en 2022-2023 surgissait, des confins français du Pacifique, une jeune fille qui, comme son illustre devancière, constatait la «grande pitié» au sein de notre République ou de ce qu’il en reste.

Jeanne-Antide Aubier va revivre, à six siècles d’écart, le chemin de gloire et de douleur de Jeanne d’Arc, et croiser sur sa route une bonne douzaine de Français d’aujourd’hui – du rappeur à l’élue écologiste et au militant du RN, du patron de chaîne d’info à l’économiste euro-béat, de la serveuse gilet jaune au nouveau président de la République, successeur de Macron – et leur river leur clou à tous. Tranquillement.

(…)

Depuis pas mal d’années, nous sommes conduits par des hommes et des femmes de communication. La plupart de nos gouvernants ont abandonné le vrai pouvoir à une caste d’experts et de hauts fonctionnaires, pour se consacrer à un exercice assez vain de traduction de l’action publique en termes flatteurs, positifs et policés. L’essentiel n’est plus de fixer un cap et de mobiliser les moyens de l’atteindre ; il s’agirait plutôt de s’adapter à des réalités qui nous dépassent, et de dorer la pilule – souvent amère – à destination d’un peuple qui, au fond, est moins dupe que tous ces gens ne le croient.

Enfin, sur l’Europe, Franck Ferrand, toujours au Figarovox, plaide pour une refonte totale du système qui nous étouffe :

J’aime l’Europe et suis conscient de la nécessité de solidarités et de stratégies communes pour les pays fondateurs du pacte européen. Il me semble seulement que l’Union européenne, en l’état, leur fait beaucoup plus de mal que de bien. Il faudra donc sans doute, pour mieux construire l’Europe dont nous rêvons, commencer par liquider la vieille usine-à-gaz technocratique qui nous étouffe.

On peut recevoir le livre de Franck Ferrand en cliquant sur l’image ci-dessous :

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