La ville de Nice doit démonter une statue de Jeanne d’Arc, installée pour un coût de 170.000 euros, à la suite d’un recours déposé par le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh. Selon Le Figaro, cette décision fait suite à une procédure engagée pour non-respect des règles de la commande publique, notamment l’absence de mise en concurrence dans le cadre de ce projet.
La statue en bronze, haute de deux mètres, avait été réalisée par l’atelier niçois Missor et installée à proximité de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc. Commandée par la régie municipale « Parcs d’Azur », elle symbolisait la sainte héroïne française, mais le préfet a jugé que l’acquisition enfreignait les procédures de marché public. Le tribunal administratif a donné raison à la préfecture, obligeant la ville à démonter l’œuvre.
Des tensions politiques sous-jacentes
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de relations tendues entre le maire de Nice, Christian Estrosi, et le préfet Hugues Moutouh. Comme le rappelle Le Figaro, les différends entre les deux responsables politiques ne sont pas nouveaux. En 2024, Christian Estrosi avait déjà critiqué la gestion préfectorale des questions de sécurité, réclamant publiquement un changement de préfet. Ce nouvel épisode semble approfondir le fossé entre les deux administrations.
Gaël Nofri, président de la régie « Parcs d’Azur » et proche de Christian Estrosi, a annoncé que la mairie envisageait de déposer un nouveau recours ou de discuter d’une régularisation lors des prochains conseils municipaux. La statue, réalisée sans appel d’offres, aurait pu être un projet emblématique pour le patrimoine local, mais le non-respect des règles administratives a mis un terme à cette ambition.
Un débat sur le respect des procédures et le patrimoine
Le démontage de cette statue suscite des avis divisés. Pour certains, la décision préfectorale est une nécessité, rappelant que les collectivités doivent respecter les règles de la commande publique pour éviter tout favoritisme. Pour d’autres, cette mesure est perçue comme un coup porté à l’expression culturelle et patrimoniale de Nice, ville qui se veut porteuse d’une identité française forte.
Comme le souligne Le Figaro, cet épisode met en lumière les défis auxquels sont confrontées les municipalités dans la réalisation de projets culturels. Entre exigences administratives et ambitions patrimoniales, l’équilibre est parfois difficile à trouver, surtout dans un climat de rivalités politiques exacerbées. Pour l’heure, la statue de Jeanne d’Arc est donc en sursis, en attendant les prochaines décisions de la municipalité niçoise.
Un mot particulier pour cette belle statue. Elle est superbe et c'est tout ce qui devrait compter. Cette statue de bronze des ateliers Missor restera dans les mémoires et dans les livres, comme un exemple. Et pour Nice, c'est une fierté d'avoir enfin une statue de Jeanne d'Arc.… pic.twitter.com/bYqQHjdxyv
— Christian Estrosi (@cestrosi) October 23, 2024