Un dossier à peine croyable vient d’être publié par nos confrères du Figaro. On y détaille l’état catastrophique de la pratique du français – et de sa compréhension – par les générations les plus jeunes.

Astrid, institutrice d’une classe de CE2 dans une école privée située dans un quartier défavorisé de Marseille, s’est rendu compte que ses jeunes élèves ne la comprenaient pas. «J’utilise pourtant un vocabulaire tout simple», témoigne au Figaro cette enseignante depuis neuf ans. La surprise a été encore plus grande dernièrement quand ses élèves ont été incapables de désigner où était le verbe dans la phrase. «J’ai cru qu’ils me faisaient une blague», raconte-t-elle.

«Je leur demande d’empiler les livres qu’ils ont empruntés à la bibliothèque et ils ne savaient pas ce qu’ils devaient faire, je leur explique “faire une pile”, ce n’était guère mieux», continue-t-elle. «Ils sont incapables de me décrire un tableau (en haut, en bas, à gauche), ils se contentent de me dire “là !”.»

«Il est attendu d’un élève de CM1 qu’il sache lire jusqu’à 100 mots par minute sur un texte qu’il ne connaît pas forcément, or j’en ai qui ne sont pas capables d’en lire plus de quatorze par minute», témoigne Ségolène, enseignante titulaire depuis deux ans dans une école privée catholique de Thonon-les-Bains.

Tous les enseignants interrogés par Le Figaro pointent du doigt l’omniprésence des écrans, qui modifie la relation des élèves à la langue et leur concentration en classe. «J’ai un groupe de huit élèves qui m’ont raconté leur week-end à jouer à Fortnite et à la console», raconte Ségolène. «Certains y sont tellement addicts qu’ils rejouent dans leur tête des scènes de leurs jeux vidéo, je les entends par exemple fredonner des petites chansons de Squid Game.» Cette dernière témoigne d’une «explosion des troubles de l’attention »«Sur mes 28 élèves, plus de 10 ont un déficit de l’attention dont certains sont sous traitement», indique-t-elle. Leur attention en classe est en jeu. «Ils sont vite dispersés et déconcentrés et ont beaucoup de difficultés à comprendre les consignes», atteste Véronique Taillefer, professeur de français de 6e et 3e dans un collège privé de Pau.

Des lacunes qui n’existaient pas ou peu à son début de carrière, il y a 25 ans.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Que constatez-vous autour de vous ? Racontez-nous.

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