Selon une information de nos confrères de Marianne, le député Olivier Marleix (LR) qui a conduit la commission d’enquête sur Alstom s’interroge sur la concomitance de deux événements. Le premier : Emmanuel Macron, alors à Bercy, avait « formellement donné l’autorisation » de la vente d’Alstom énergie. Mais pas seulement, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande avait « également autorisé » d’autres cessions d’actifs « d’entreprises stratégiques françaises », comme celle d’Alcatel-Lucent au groupe finlandais Nokia ou de Technip à FMC Technologies (États-Unis).

Le second tient à la campagne présidentielle de 2017 : Olivier Marleix relève que le candidat Macron a bénéficié d’un « montant de dons records pour sa campagne ». A partir de ces deux éléments, le député interroge « le fait que l’on puisse retrouver dans la liste des donateurs ou des organisateurs de dîners de levée de fonds des personnes qui auraient été intéressées aux ventes précitées. » Et de poursuivre dans sa lettre au parquet : « S’il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption. »

Comme le rappelle Marianne, rien que sur l’opération Alstom-General Electric, c’est un torrent d’argent qui s’est écoulé ! Les auditions de la Commission ont ainsi révélé que l’entreprise alors dirigée par Patrick Kron avait versé près de 300 millions d’euros de frais liés à l’opération de rachat par General Electric, sans compter les montants versés par GE lui-même. De bon gros honoraires représentant plus de 10% du montant du deal, proportion très au-dessus des standards (1% à 2%). L’analyse d’Olivier Marleix est qu’une partie de ces fonds se sont finalement retrouvés au travers des dons – particulièrement importants, puisque nombre des donateurs ont saturé le plafond – dans les poches du candidat Macron. Par exemple, sur les 12 millions d’euros récoltés par le parti LREM, la moitié était le fait de dons saturant le plafond de 7.500 euros.

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