La dégringolade continue pour Sébastien Lecornu… et, fidèle à lui-même, Emmanuel Macron l’entraîne volontiers dans sa chute. Le dernier sondage Ifop, rapporté avec gourmandise par la presse, dresse un tableau qui ferait presque sourire si le pays n’était pas entraîné dans cette spirale depuis des années.
La mécanique de la chute
Sébastien Lecornu perd quatre points. On dirait un thermomètre posé devant un frigo laissé ouvert : la température descend, imperturbable, et tout le monde fait semblant de s’étonner. Le premier ministre, censé incarner l’« apaisement » — cette incantation devenue tic verbal de la macronie — se découvre soudain contaminé par l’impopularité présidentielle. Comme si cette contagion était une surprise. Dans une maison qui prend l’eau de toutes parts, il est rare que seul le grenier reste sec.
L’effet Macron
Avec 16 % de satisfaits (oui, vous avez bien lu !), Emmanuel Macron conserve son flegme : il est au plus bas, mais il s’y maintient avec une sorte de panache désabusé. La majorité des Français n’en peut plus : 56 % se disent « très mécontents ». Pas mécontents, non : très. Un degré supplémentaire qui en dit long sur l’atmosphère. Le président voulait incarner Jupiter ; il finit en météorite. On attend presque le communiqué annonçant qu’il s’agit d’un record historique — ce serait bien le seul qu’il pourrait afficher sans rougir.
Le déni institutionnel
Pourtant, dans la macronie, rien ne change. Les éléments de langage continuent de tourner, comme des chevaux de bois dont on a perdu la clé : « pédagogie », « complexité du monde », « courage des réformes ». À force d’entendre ces mantras, les Français ont compris deux choses : d’abord, qu’on les prend pour des élèves dissipés ; ensuite, qu’on ne compte pas vraiment leur rendre des comptes.
Le grand épuisement
On pourrait croire que ce sondage fera l’effet d’un électrochoc. Mais non. Comme toujours, les couloirs du pouvoir feront mine de découvrir un simple « trou d’air ». La France, elle, vit plutôt un crash prolongé. Et pendant que le pays se débat dans les crises — sécurité, immigration, économie — l’exécutif s’enfonce dans une popularité sous-terraine.
La suite ?
Elle est déjà écrite. La macronie accusera « le climat », « les oppositions », « l’extrême-droite », « les réseaux sociaux » ou même « l’absence de nuance dans le débat ». Tout, sauf elle-même. Et pendant ce temps, Lecornu continuera de plonger à la vitesse du président, attaché au même élastique.
Bref, la macronie tombe. La seule inconnue, désormais, c’est la profondeur du trou.