Les personnels de l’Éducation nationale peuvent refuser l’accès de l’établissement aux élèves portant une abaya, «un marqueur religieux», et doivent signaler les atteintes à la laïcité, a rappelé samedi le secrétaire d’État à la Citoyenneté Sonia Backès.  «Bien sûr que les abayas sont des marqueurs religieux», et celles qui portent ce vêtement (tenue traditionnelle qui se porte au-dessus des habits) «le font en provocation», a déclaré Sonia Backès sur Franceinfo. «Nous ne devons avoir absolument aucune tolérance» car la loi de 2004 «interdit les marqueurs religieux à l’école».

Le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a rapporté vendredi «une hausse des signalements» d’atteintes à la laïcité à l’école depuis la rentrée scolaire, «en particulier les signalements de port de vêtements», tels que «les abayas, qui semblent se multiplier», avait-il dit.

Pour la secrétaire d’État à la Citoyenneté, «il faut être pragmatique». «Est-ce que quand on n’est pas de religion musulmane, on porte des abayas? La réponse est ”non”. Donc on ne met pas de marqueur religieux à l’école».

Les abayas sont «interdites» et les chefs d’établissement «peuvent refuser» l’accès aux jeunes filles qui les portent, a-t-elle encore dit. Il est «important que tout remonte» et de «faire passer le message ”quand vous voyez des comportements pas conformes aux règles de la République, il faut le signaler”». «Je veux que les enseignants sachent que l’État sera là pour les protéger», a déclaré Sonia Backès.

Interrogée sur les dérives sectaires, le secrétaire d’État, qui a précisé avoir été elle-même «élevée par une mère membre de l’Église de Scientologie», a déclaré que l’on devait «mener un travail de sensibilisation des personnes elles-mêmes et (un travail) de signalement» par les représentants de l’État et par l’entourage. «Quand j’avais 13 ans, une amie m’a dit: ”est-ce que tu sais que c’est une secte?” Non, je ne savais pas. Cela permet justement de déclencher l’esprit critique».

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