Enfin une décision cohérente. Enfin un ministre qui n’a pas (trop) la main qui tremble. En annonçant ce 12 juin la dissolution du groupuscule ultra-violent La Jeune Garde, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a rappelé ce que beaucoup avaient oublié : la République ne peut pas tolérer que la violence devienne un argument politique. Même lorsque cette violence vient de l’extrême gauche. Surtout quand elle vient de l’extrême gauche.

Le mouvement radical fondé par Raphaël Arnault, dont on bruisse qu’il fut plusieurs fois fiché S, n’était ni une légende, ni un fantasme d’extrême droite. C’était une réalité brutale, méthodique, couverte depuis trop longtemps par le silence complice d’une gauche militante plus prompte à dénoncer les bougies d’une veillée catholique que les tabassages en bande organisée de jeunes patriotes.

Une milice idéologique devenue intouchable

Depuis 2018, la Jeune Garde avait multiplié les actions violentes, camouflées sous parapluies, organisées via messageries chiffrées, glorifiées dans les milieux militants comme une « auto-défense progressiste ». Le ministère de l’Intérieur parle de violences « récurrentes, répétées et organisées ». Les militants de droite et les étudiants conservateurs, eux, en parlaient surtout avec des ecchymoses et des certificats médicaux à la main.

Il a fallu du temps, des pressions, des rapports documentés (notamment par le collectif Némésis et l’UNI) pour que l’État se décide enfin à nommer les choses : ces agissements n’étaient pas des « heurts », mais bien des actes de violence politique préméditée.

L’extrême gauche montre son vrai visage

Mais voilà que, sitôt la dissolution annoncée, LFI hurle à la dictature. Mélenchon en tête, suivi de ses troupes en formation automatique. Pire encore : la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Clémence Guetté, ose ce message glaçant : « À la fin, cela se terminera entre eux et nous ! » Le tout, sans le moindre rappel au calme, ni au droit, ni au cadre démocratique. Une déclaration qui, dans n’importe quel autre contexte, aurait conduit à une suspension immédiate.

Il faut bien mesurer ce qui se joue ici. Le député Arnault est toujours en poste. Il continue de parader sur les plateaux et de provoquer : « Ils ont tenté de nous détruire dans la rue… dans les urnes… ils n’y arriveront pas ! » Aucun regret, aucun désaveu. L’impunité politique est totale. Et pire : elle est applaudie.

Dissoudre n’est pas censurer

Retailleau n’a pas dissous une opinion : il a dissous une structure de violences. Et la loi le permet. Ce que le Conseil d’État avait refusé de faire pour les Soulèvements de la Terre, en 2023, pourrait à nouveau capoter à cause d’un juridisme de confort. Mais au moins cette fois, l’exécutif a osé nommer les choses.

Et ça, ça dérange. Car l’extrême gauche, depuis des années, est habituée à ce qu’on détourne les yeux. Parce que, pour beaucoup dans les élites, ses débordements restent “sympathiques”, “excusables”, “dans le bon camp”. Il suffit pourtant de relire les propos de Clémence Guetté pour comprendre que le danger vient désormais clairement de ceux qui se disent les ennemis du fascisme : leur antifascisme justifie tous les excès, y compris la haine, les coups et la menace du chaos.


Oui, il fallait du courage. Et Retailleau l’a eu. Il aura osé dissoudre un mythe intouchable de la gauche radicale. Il ne reste plus qu’à espérer que le Conseil d’État ne refera pas l’erreur de 2023. Car cette fois, ce n’est pas une bassine qu’on défend. C’est la paix civile.