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Né en 1855, Albert d’Amade sortit de Saint-Cyr sous-lieutenant en 1876.

Il s’installe immédiatement à Constantine, au 3ème Regiment d’Artilleurs algériens, au sein duquel il servira jusqu’en 1881. Après un passage dans l’Hexagone, il repart, cette fois-ci pour l’Indochine, pour servir à l’état-major de la 2e brigade de la division d’occupation du Tonkin.

Attaché militaire auprès de la légation militaire française en Chine, puis en Grande-Bretagne (1901), il ne revient en France pour une longue période qu’en 1904. Il est alors colonel et chef de corps du  71e R.I.. Nommé général de brigade le 27 mars 1907, il est affecté quelque temps à l’état-major général de l’armée, avant de rejoindre le Maroc.

C’est à cette période que le général d’Amade commence à être connu. Sa mission au Maroc est délicate. Il a en effet la charge de pacifier la province de la Chaouïa. Si à la fin de l’année 1907, après les troubles de juillet et août, la ville de Casablanca et ses abords immédiats sont sécurisés et surveillés par les troupes du général Drude, le reste de la Chaouïa est encore très instable. Les postes français y sont fréquemment attaqués. La présence française est loin d’y être totalement assurée. D’Amade est donc chargé d’expulser de la région les forces dissidentes qui s’y trouvent encore.

Le Général d’Amade

Il remporte ainsi ses premiers succès entre les 2 et 6 février 1908. Le 2 février, sa victoire de Dar-Kseibat lui ouvre la voie de Settat, dont il s’empare quelques jours plus tard. Cette action lui permet de soumettre les Oulad Saïd. Se retournant ensuite contre les M’Dakra, il les combat entre les 18 et 29 février, puis exerce contre eux de violentes répressions (entre les 8 et 15 mars, puis du 11 au 16 mai). Cette campagne pour le moins vigoureuse aboutit à la soumission de ses adversaires.

Carte postale représentant l’Avenue du Général-d’Amade à Casablanca

Mais en marge de son action militaire à outrance, le général d’Amade ne néglige ni la logistique, ni l’aménagement du terrain. Dans les régions pacifiées, il fait installer des lignes téléphoniques qu’il jalonne de gîtes d’étapes et de magasins divers. Dans cette deuxième phase de sa mission, il fait preuve d’une grande activité et d’une incontestable efficacité. Après avoir été pacificateur, il se fait administrateur. Il organise ainsi les camps militaires de la région de Casablanca et se soucie du développement économique de la ville, dont il assure le rétablissement rapide des activités portuaires. En outre, il met sur pied un système d’impôt fondé à la fois sur des taxes sur les marchés et sur les deux impôts coraniques que sont l’Achour et le Zekkat (le premier frappe les productions du sol et le second porte sur le capital en animaux domestiques). Il impose également le versement d’une indemnité de 2 500 000 francs, divisée en trois tranches recouvrables en 1909, 1910 et 1911.

Dans le domaine militaire, d’Amade doit être considéré comme l’initiateur des goums marocains, dont l’avenir devait prouver les grandes qualités guerrières. C’est lui en effet qui organise ces troupes indigènes ayant pour mission de suppléer les troupes françaises durant la guerre du Maroc, puis de les remplacer peu à peu dans certaines missions. Le 1er novembre 1908, le général D’Amade signe l’ordre du jour no 100 créant les six premiers goums recrutés parmi les tribus de la Chaouia. (Région de Casablanca).

Après une quinzaine de mois de présence, il quitte le Maroc le 22 février 1909. En revenant en France, il se montre particulièrement fier de son bilan, qu’il considère lui-même, non sans raisons, comme « la base de l’œuvre de Lyautey ». Général de division depuis le 9 octobre 1908, il prend le commandement de la  9e D.I. en septembre 1909. Dès lors, sa progression dans le haut-commandement est régulière. Le succès de sa mission au Maroc n’y est sans doute pas étranger. Le 25 janvier 1912, il est nommé à la tête du  13e Corps d’Armée puis, le 18 juin suivant, à celle du  6e C.A..

Le général d’Amade indiquant les positions au Général Lyautey

Enfin, consécration d’une carrière, il entre au Conseil supérieur de la guerre le 24 avril 1914.

Le général d’Amade terminera sa carrière comme commandant de la  10e Région militaire, à Rennes.

Il se retire en Gironde, où il meurt, à Fronsac, le 11 novembre 1941. Il est inhumé le 1er octobre 1951 au caveau des gouverneurs, aux Invalides.

Un grand militaire français.

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