C’est un secret de Polichinelle, et l’on n’attend plus que l’annonce officielle, mais tout le monde chez Airbus le sait désormais : l’A380, ce magnifique oiseau gigantesque qui devait inventer une nouvelle ère de l’aviation, est mort.
Le pire dans cette histoire, c’est qu’une fois de plus, notre péché aura été d’être simplement, dramatiquement, en avance. Le trafic aérien double tous les 15 ans. La vision des ingénieurs d’Airbus était donc la bonne, puisque les avions à 500 passagers seront forcément nécessaires. Mais ils ont eu raison trop tôt.
Le développement de nouveaux moteurs nécessiterait un investissement d’environ 1 millard d’euros de la part de Rolls-Royce, qui rechigne à engager une telle somme pour des ventes futures incertaines et forcément rares.
On murmure que les commandes de plus en plus nombreuses de l’A350 pourraient nécessiter une deuxième ligne de montage. Si celle de l’A380 se libérait comme par magie, ce serait tout bénèf.
J’ai une pensée très émue pour les ingénieurs géniaux qui ont tout réinventé pour créer l’A380. Et à chaque fois que j’embarque dans un de ces géants des airs, je ne peux qu’être très impressionné par sa majesté. Savoir que son programme va maintenant s’arrêter est un crève-coeur. Juste comme l’arrêt (par deux fois) du programme Concorde fut une blessure irréparable.
Revoyons avec émotion ce documentaire sur le géant A380.
