En 2025, un enquête par semaine pour des faits liés au djihadisme

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Chaque nouvelle statistique rappelle à quel point la France vit sous une menace qui n’a plus rien d’abstrait. Les autorités antiterroristes ouvrent désormais, en moyenne, une enquête par semaine pour des faits liés au djihadisme. Cette régularité glaçante en dit long : le pays traverse une période où la violence idéologique a trouvé un terreau fertile, notamment auprès d’individus de plus en plus jeunes.

Une génération happée par le fanatisme

Le détail le plus inquiétant du bilan 2025 reste la proportion de mineurs mis en cause. Quand la justice antiterroriste voit arriver des adolescents de 13 ou 14 ans, parfois déjà déterminés à passer à l’acte, ce n’est plus seulement une affaire de sécurité publique : c’est un symptôme social majeur. L’embrigadement numérique, les contenus djihadistes diffusés sans filtre et l’absence d’encadrement solide créent un cocktail dévastateur. Et les faits divers qui ponctuent l’année montrent que certains passent de la radicalisation virtuelle à la violence réelle en quelques semaines.


La banalisation du passage à l’acte

À côté des attentats déjoués ou revendiqués, une autre zone grise se développe : celle des « crimes et délits d’inspiration islamiste ». Ces violences, souvent commises par des profils instables mais nourris par la propagande djihadiste, produisent les mêmes effets de terreur dans la population. Une attaque à la voiture-bélier à Oléron, des agressions à Marseille ou Paris : chaque fois, les mêmes mots surgissent, les mêmes motivations sont invoquées, la même rhétorique est mobilisée. Peu importe que le parquet national antiterroriste ne se saisisse pas toujours : pour les victimes, la nuance juridique n’efface ni les blessures ni l’angoisse collective.

Une propagande toujours puissante

Les groupes islamistes n’ont même plus besoin d’organiser quoi que ce soit. Leur propagande circule, imprègne et inspire. Elle suffit à pousser une adolescente à vouloir viser une synagogue, un jeune homme à planifier une attaque au couteau, un autre à imaginer frapper Notre-Dame ou un concert. Le phénomène n’a plus de frontières sociales, géographiques ou psychologiques. Et pendant que certains continuent à minimiser cette réalité ou à détourner le regard, l’antiterrorisme documente patiemment une recrudescence dont les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Le déni persistant des élites

Ce qui frappe, c’est l’écart grandissant entre les alertes venues du terrain et le discours politique ambiant. Les autorités sécuritaires martèlent que la menace demeure élevée. Les interpellations se succèdent. Les attaques s’enchaînent. Pourtant, une partie de la classe dirigeante et médiatique persiste à détourner le débat vers d’autres priorités, comme si évoquer frontalement le djihadisme risquait de froisser les sensibilités. Résultat : la réalité avance, implacable, pendant que les responsables publics préfèrent parler d’autre chose.

Le risque de l’habitude

À force de lire chaque semaine qu’une enquête s’ouvre, que des mineurs sont arrêtés, que des attaques ont été évitées de peu, un danger apparaît : celui de l’accoutumance. Le terrorisme change de forme, se dissémine dans des parcours individuels chaotiques, se nourrit du désordre social et de l’absence de repères. Il devient un bruit de fond. Et c’est précisément ce que cherchent les idéologues qui inspirent ces violences. Plus les actes se banalisent, plus ils s’enracinent.

Une urgence nationale

Les chiffres de 2025 ne sont pas qu’un bilan statistique. Ils dessinent un pays qui doit regarder la réalité en face. Un pays où la radicalisation de très jeunes individus n’est plus exceptionnelle. Un pays où la frontière entre terrorisme organisé et violence islamiste « inspirée » se réduit un peu plus chaque année. Un pays où la vigilance s’impose, non pas par obsession sécuritaire, mais parce que la menace, elle, ne faiblit pas.

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