Pierre Lellouche a publié sur le Figaro une tribune consacrée aux relations franco-algériennes. En voici les meilleurs extraits.

C’est l’illustre Rima Hassan, franco-syro-palestinienne et députée européenne de son état, qui nous fournit, « en dépit de son plein gré », la grille de lecture de ce qui nous arrive. Ce qui arrive à Boualem Sansal tout d’abord, otage du régime algérien jeté en prison depuis novembre 2024, malgré son âge avancé et une maladie grave. À l’Algérie ensuite, qui s’enfonce dans une sorte de national-islamisme agressif, et dont le président accuse la France de « génocide » et humilie ouvertement Paris. À la France enfin, submergée par une immigration musulmane hors contrôle et qui voit se déployer sur son sol un bataillon de mudjahidines 2.0 algériens, qui menacent quotidiennement de la violenter.

Le point commun ? La lutte décoloniale (en vérité une volonté de colonisation à l’envers) que portent les idéologues musulmans et autres « racisés » contre la France et l’Occident, avec le soutien d’une extrême gauche convertie à l’islamisme, la haine des « sionistes » (lire des Juifs), et la défense bec et ongles du régime algérien, « la Mecque des libertés », selon l’élue LFI.

Fort logiquement, Mme Hassan et ses amis, après avoir relativisé le pogrom et les prises d’otages du 7 octobre 2023, approuvent un an plus tard la prise en otage d’un écrivain franco-algérien par le régime d’Alger. L’époque est aux otages et fait partie des traditions…

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Alger, désormais, juge – et il n’a pas tort hélas – que la France est molle, qu’elle est devenue faible. Que le moment est venu de lui faire payer ses « 132 années de colonisation par 132 années de visas », comme dit Tebboune.

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Nous avons nous-mêmes créé une situation inextricable, où intégration ratée se conjugue avec poussée islamiste voire terroriste, et désormais avec une noyade nationale dans le narcotrafic, le tout émaillé de bouderies et de colères à répétition du régime algérien à notre encontre, un régime passé maître dans l’exploitation, chez nous, d’un inextinguible complexe de culpabilité.

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Foin de repentance, de contrition, de reconnaissance de « crimes contre l’humanité », cette énorme erreur de Macron en 2017 avant son élection. Sun Tzu enseigne qu’il ne faut jamais se battre sur le terrain de l’adversaire. 

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Une dose de bon sens s’impose désormais avec les mesures suivantes, applicables immédiatement : suppression pour trois mois renouvelables de tous les visas et autres titres de séjour, arrêt des transferts financiers vers l’Algérie, suppression de l’aide publique au développement (200 millions par an !), fermeture de consulats (vingt en France contre trois consulats français en Algérie), cela en attendant que cessent les déclarations insultantes contre la France et ses dirigeants, que Boualem Sansal soit remis en liberté, et qu’Alger s’engage à reprendre sur son territoire ses ressortissants expulsés depuis la France. La puissance impose le respect, comme la faiblesse conduit inéluctablement au paillasson…