La dégringolade continue. François Bayrou, l’éternel revenant du centrisme en peau de lapin, s’effondre une nouvelle fois dans les sondages : 16 % de confiance seulement. Un chiffre aussi pitoyable que révélateur de l’état général du macronisme, ce conglomérat politique sans chair ni colonne vertébrale. Le Premier ministre d’Emmanuel Macron rejoint ainsi Jean-Marc Ayrault au panthéon des chefs de gouvernement les plus transparents – et donc les plus rejetés – de la Ve République.
Six motions de censure plus tard, il est toujours là, mais pour quoi faire ? Gouverner sans majorité, sans direction claire, sans inspiration. À force de survivre sans exister, Bayrou lasse. Il incarne à lui seul l’illusion d’un centre modéré qui réunirait les Français. En réalité, il divise par son inaction, exaspère par son flou, et cristallise le vide du projet gouvernemental.
Pendant ce temps, Emmanuel Macron stagne. 21 % d’opinions favorables, c’est-à-dire l’indifférence polie accordée à un président dont le temps est compté et la parole usée. Sa diplomatie de tribune ne convainc plus personne, ses déclarations en rafale sur les crises du monde résonnent dans le vide. Il peut encore compter sur l’adhésion résiduelle des électeurs de Renaissance, cette armée clairsemée de technos hors-sol, mais le reste du pays regarde ailleurs.
Philippe s’éteint, Glucksmann s’échauffe
À droite molle, c’est l’hécatombe : Édouard Philippe perd quatre points. Son dernier essai politique, prétentieusement titré Le Prix de nos mensonges, ne convainc pas plus que son allure de technocrate compassé. Le problème ? Il veut apparaître comme la solution, mais incarne l’impasse. La polémique sur les ZFE, dont il est l’un des architectes, revient le hanter. Les Français, eux, n’ont pas oublié.
Et pendant que le centre s’effondre, la gauche se frotte les mains. Raphaël Glucksmann, l’idéologue à lunettes de la bonne conscience woke, gagne trois points. Un bond qui ne doit rien au hasard : en jouant habilement la carte de la « vision pour la France » devant ses partisans, il parvient à incarner une gauche propre, lisse, mais dangereusement utopique. Que sa progression vienne de l’extrême gauche et du centre en dit long sur la confusion idéologique actuelle.
Un système à bout de souffle
Ce sondage n’est pas seulement un bulletin de température ; c’est le signal d’alarme d’un régime à bout de souffle. Les Français ne croient plus à ce pouvoir décomposé. Ils voient bien que l’arc macronien, avec ses figures interchangeables et ses promesses recyclées, ne tient plus que par réflexe institutionnel. Bayrou, Macron, Philippe : trois visages d’une même faillite politique.
Pendant ce temps, les réalités brûlent : insécurité, dette, immigration incontrôlée, école en ruine. Et ceux qui s’en réclament responsables, de près ou de loin, chutent logiquement dans l’opinion. Que faudra-t-il de plus pour qu’un vrai sursaut advienne ? Un homme – ou une femme – capable de rompre avec le discours creux et les calculs électoraux, pour proposer enfin une France qui respire la clarté, la force et l’enracinement.
En attendant, la chute continue.