Je dînais récemment chez un couple de Français expatriés en Hongrie. Un soir, furieuse de ne pas pouvoir garer son véhicule proprement à cause du véhicule de son voisin, la mère de famille, française, lui a laissé un mot écrit lui demandant d’avoir la gentillesse de se garer plus civilement. À sa grande surprise, le voisin a répondu – par écrit – quelque chose du genre « Après ce que vous nous avez fait au Traité de Trianon, je ne vois pas de raison de répondre favorablement à votre requête ! ». La femme française a donc dû googleiser « traité de Trianon » – elle travaille à l’Éducation nationale…- pour comprendre de quoi il retournait. Des mois plus tard, elle n’en revient toujours pas.

Les jihadistes qui nous attaquent et nous tuent nous appellent, en bloc, les Croisés. Ce qui fait rire doucement, lorsqu’on connaît l’état de déchristanisation de la France. Si mon voisin qui met des nounours et des bougies après chaque massacre est un croisé, alors je suis Jeanne d’Arc ! Mais pourtant, force est de le constater – et nous n’avons d’autre choix que d’accepter cet état de fait – : pour des islamistes, nous sommes ce que nous étions ; les ennemis de l’islam, des Croisés.

Dans le cas du voisin mal embouché de Hongrie comme dans le cas des jihadistes, les hommes politiques français n’y comprennent goutte : pour eux, déjà, la France commence en 1789. Mais même après cette date, leur notion de l’importance de l’Histoire est extrêmement pauvre. Ils n’arrivent même pas à conceptualiser l’idée que pour d’autres peuples, d’autres nations, l’Histoire a une importance fondamentale, au quotidien, même en 2019. Il ne s’agit pas de trouver cela bien ou mal, il s’agit simplement de le savoir, de le reconnaître, de comprendre que pour d’autres nations, L’HISTOIRE COMPTE !

L’inculture et le républicocentrisme de nos « élites » fait qu’elles se comportent parfois n’importe comment avec d’autres nations – Hongrie, Autriche, Russie, Turquie, etc. – parce qu’elles n’intègrent jamais les blessures de l’Histoire dans les paramètres à considérer. Nos hommes politiques sont sur l’instant présent, et pour eux, la fin de la 1ère guerre mondiale, c’est pré-historique.

C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Union européenne ne pourra jamais fonctionner comme ils en rêvent – et c’est tant mieux !

À propos de construction européenne, durant le même dîner, témoignage d’un autre couple – elle est lyonnaise, il est grenoblois. Lui, avoue : « Ah, quand je vois une plaque 69, je sais qu’il va conduire n’importe comment. Alors que nous, les 38… ». Allez-y, continuez de croire en l’Union européenne, quand un 38 ne peux pas supporter un 69…

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